portrait
Attachée à l’indépendance, Lucie Beurq a quitté les agences de pub pour le freelancing. La jeune directrice artistique s’appuie sur les compétences de Marine Surmont, conceptrice-rédactrice, son binôme depuis ses études à Sup de Création. Ambitieuse, ce qui l’intéresse avant tout ce ne sont pas les prix mais accompagner ses clients avec des réponses créatives et choisir des sujets qui lui plaisent.
gagner sa place
Arrivée à Sup de Création, Lucie a le sentiment qu’elle doit tout réapprendre de zéro. Quand la majorité des étudiants sortent d’école d’art, elle n’a qu’un DUT information-communication spécialité publicité en poche. Son impression de ne pas avoir le niveau fait d’elle une des plus acharnées à réussir. Elle est déterminée à gagner sa place dans le monde de la pub en tant que directrice artistique.
“Mes deux années chez Sup de Création ont été mes meilleures années d’études. Nous étions seulement 24, c’était une promotion très familiale. On avait tous envie de réussir, on se tirait vers le haut. Il y avait de la compétition, mais elle était très saine. L’école m’a permis de trouver ce que j’aimais faire”, se souvient Lucie.
La rencontre
C’est durant son master en création publicitaire qu’elle rencontre Marine Surmont, en formation pour devenir conceptrice-rédactrice. Ensemble, elles forment une team pour élaborer des projets créatifs tout au long de leurs études. Le fait de réussir ensemble des briefs les a beaucoup liées et 9 ans plus tard, elles travaillent toujours en duo.
Elles commencent même leur carrière ensemble : d’abord en stage, puis en CDI chez Fred & Farid. Elles sont toutes les deux débauchées pour rejoindre l’agence Les Gaulois. Aujourd’hui, en freelance, elles travaillent toujours en équipe.
“On aime travailler ensemble. On se complète malgré nos personnalités différentes. On a trouvé un équilibre parfait”, explique Lucie.
Multiplier les expériences
Après divers stages en agence de publicité, notamment chez Saatchi & Saatchi et chez New BBDO, elle achève son cursus chez Fred & Farid. Tout de suite, on lui confie des responsabilités et à la fin de son stage, elle est embauchée comme directrice artistique junior.
“J’étais ravie de ne pas commencer en tant qu’assistante, mais c’était difficile de trouver sa place face à des créatifs brillants. Difficile, mais très motivant ! J’ai eu beaucoup de chance de commencer à travailler chez Fred & Farid”, raconte Lucie.
Deux ans plus tard, la jeune directrice artistique est débauchée par Xavier Beauregard, président de l’agence Les Gaulois. L’entreprise devient par la suite Human Seven, puis Havas Paris Seven.
En agence de publicité, ce qu’elle apprécie le plus, c’est la variété des sujets, la diversité des marques et l’apprentissage constant. Ses projets favoris ? “La même passion” pour la Société Générale chez Fred & Farid, et “The green billboard” pour Transavia chez Human Seven.
Marine & Lucie
Après deux riches années chez Les Gaulois / Human Seven, Lucie rêve de freelancing. Ses mentors américains sont freelances et ont beaucoup de succès, alors pourquoi pas elle ?
“J’ai eu peur au moment de me lancer. Aujourd’hui, je peux dire que devenir freelance m’a donné plus d’assurance et plus confiance en moi. Je gère mes propres projets, je prends mes propres décisions. Bien sûr, toujours avec Marine !”, précise-t-elle.
Comme lors de leurs années Sup de Création, la team créative est recréée : Marine & Lucie. A deux, elles se sentent capables de tout ! Spécialisées en activation et en brand content, elles travaillent pour des agences de publicité, pour des sociétés de production comme pour des marques en direct. Cela fait presque trois ans qu’elles se sont lancées et elles n’ont jamais manqué de clients.
“On aime quand la publicité fait sens et résonne auprès de l’audience. On cherche avant tout à créer des interactions et à viser juste”, affirme Lucie.
La marque qui la fait rêver, c’est celle qui la challenge. En février 2022, elle a lancé la campagne “The Unexpected Effect” pour Martell aux États-Unis. Elle travaille pour la marque depuis plusieurs années, mais cette fois le projet concernait le Black History Month. Elle raconte avoir passé trois semaines à lire des livres sur la communauté afro-américaine pour être certaine de toucher la cible. Elle aime les projets stimulants et variés, où elle peut apprendre sans cesse.
“Notre principal défi aujourd’hui, c’est de faire comprendre au monde de la pub qu’être freelance, c’est un choix. Ce n’est pas par défaut. J’aimerais leur prouver que ce n’est pas parce qu’on ne fait pas partie d’une grande agence qu’on n’a pas de grandes idées”, déclare Lucie.
Un métier inspiré par l’art
“Quand j’ai commencé mes études, je pensais que la direction artistique n’était accessible qu’aux personnes qui savaient dessiner. Justement, je ne savais pas dessiner… J’ai compris à Sup de Création que le plus important, c’est la curiosité”, explique Lucie.
Dans le monde de la publicité, il faut mettre à profit toutes ses connaissances : artistiques évidemment, mais aussi sociétales, technologiques, culturelles, etc. Parmi les artistes qui la touchent le plus, on compte Hassan Hajjaj, Shomei Tomatsu, Elizabeth Porodina, Jacques Demy, Martin Parr, Damien Chazelle, Araki Nobuyoshi et Alexandre Astier.
Retour à l’école
Lorsqu’elle se lance en freelance, Lucie retourne à Sup de Création. Pas pour reprendre ses études, non ! Mais pour enseigner. Pendant deux ans et demi, elle enseigne la publicité aux étudiants et retransmet ce qu’elle a appris durant ses années en agence puis en freelance.
“Ce que j’ai envie de dire aux étudiants, c’est de rester curieux et de ne surtout rien lâcher. Le monde de la publicité évolue et on peut faire de la création de 1000 manières différentes. Je leur dirai de s’informer, pas que sur la publicité mais partout. L’inspiration est partout”, déclare Lucie.
Digital nomade dans l’âme
Le freelancing lui permet également d’étancher sa soif de voyage et de découverte. Elle a la chance de travailler avec des prestataires qui comprennent son besoin, d’autant qu’elle continue de travailler à l’étranger. Son rêve : cumuler road trip en Amérique du Sud et télétravail !
“Il y aura de plus en plus de nomades digitaux dans les années à venir. Les agences devront le prendre comme une richesse, pas comme une fuite. Cela leur apportera énormément d’avoir des collaborateurs partout dans le monde”, explique t-elle.
Pour Lucie, la réussite professionnelle ne doit pas se limiter à travailler dans une grosse agence. Le succès, c’est avant tout choisir avec qui elle travaille et tout donner pour ses clients. En freelance, elle a pris conscience que son métier est sa passion. Mais pour s’en rendre compte, il faut l’exercer dans de bonnes conditions !
Ce n’est pas parce qu’on ne fait pas partie d’une grande agence qu’on n’a pas de grandes idées.
Lucie BEURQ
ALUMNA SUP DE CREATION